#6 Dernier appel pour Paris - L'astrologie - L'avion - La folie douce
Paris et son histoire 9
Ce fleuve Parisien, appelé du mot “Seine”
Fidèle à sa source quand il va vers la mer
Ses affluents viennent à son corps comme des veines
De petits torrents qui se forment là derrière
Attirant les peintres et croquant ton portrait
Lebourg, Jongkind, Renoir, Raguenet t’ont copié
Jamais pourtant volé, tu es insaisissable
Sauf tes couleurs, tes tons qui sont reconnaissables
Dans les toiles peintes de Chanceaux à Honfleur
Les promeneurs aiment capturer cette vue
Par leurs regards curieux te déshabillent nue
Tu résistes humblement à ses affreux farceurs
Que tu engloutis quand se déchaîne ta crue
Dans cent ans, Seine, tu existeras encore
Pour te voir il faudra passer le nez dehors
Comme aujourd’hui le font les parisiens cocus
L’astrologie
L’astrologie, science ou spécialité occulte ?
Difficile d’y voir clair dans tout ce tumulte
Que la position des astres influe ton destin ?
C’est la sorcellerie de petits margoulins
Hop hop hop, attend un peu, l’étrange voyante
M’a prédit un futur attendrissant d’émoi
En analysant ma carte astrale, sidérante
Vous avez un don, dit-elle, du bout des doigts
Faites-en bon usage et amadouez-le
Quel est ce don ? Dis-je. Vous le saurez bientôt
Abasourdi, je suis dehors. C’est là qu’il pleut
Je peste encore sur cette averse en yoyo
On me regarde de travers, donc je m’arrête
Un miroir me renvoie un reflet décoiffant
Mon aura est jaune fluo, instinctivement
Je me touche les mains, les bras le dos la tête
Je brille et une envie lancinante d’aimer
De faire la fête, mais d’abord protégeons
Les plus fragiles et les enfants des sauvageons
Du noir des incultes et de l’ignonimité
Sauveur, grand martyr ou élu du ciel, ce jour
Fera couler un sang de joie, de paix, d’amour
L’avion
Dans l’atmosphère, haut, il découpe les courants
D’air de son nez tranchant enrhumant le brouillard
Les turbulences et les nuages, allègrement.
Passagers rassurés, il n’y a aucun couard
Pour perturber le vol de facéties douteuses
Le pilote, serein, prend la parole de nuit
Le micro allumé, il dit voir Bételgeuse
Les voyageurs affluent aux hublots, ébahis
Le ciel paraît vivant, strié d’étoiles brillantes
Abritant planètes et astéroïdes d’antan
Ô Zeus, fais-nous frôler, toucher ce firmament
Épargne-nous du sort réservé aux méfiantes
Âmes qui s’amusent de toi par le dédain,
Le mépris. Entendez-vous ce chant symphonique ?
Il retentit, ici, un son de musicien
Spatial dans le vide, comme un air de musique
La folie douce
Courchevel Méribel Val-Thorens Alpes d’Huez
En montagne, un doux grain de folie se distille
Près des pistes de ski, quelle fête, punaise !
Magnums de champagne, crêpes à la myrtille
Le caisson est à fond, pleure des décibels
Les mannequins sont sur le podium, se trémoussent
Je fais une blague à une fille, qui glousse
Puis sa copine me drague, elle y excelle,
Me sort ses fadaises en me fixant du regard
Le DJ me sauve, joue sa chanson fétiche
Elle part rejoindre ses amies, au revoir !
Seul, je sirote mon verre, comme une quiche
Regarde les danseurs du club, la neige tombe
Les flocons s’agitent, tournoient s’amassent en trombe
Ce cadre idyllique, laconique m’émeut
J’oublie un instant que je charmais cafouilleux